Clair de rouge, Clar de vermell / Mutuo Galeria / Barcelone

Clair de rouge, Clar de vermell / Mutuo Galeria / Barcelone

Godeleine Auger / Tamina Beausoleil / Corine Borgnet / Marie Breger / Marie Cécile Conilh de Beyssac/ Cornelia Eichhorn / Frédéric Develay / Joël Hubaut / Cécile Hug / Paul-Armand Gette / Céline Paul / Régis Perray / Nathalie Tacheau / Nicolas Tourte.

Naturellement / Texte de Bernard Lallemand pour l’exposition Earth wind & fire à l’espace Frontière$

Naturellement

En 1960 le peintre Yves Klein et le critique d’art Pierre Restany fondent le mouvement des « nouveaux réalistes » qui conduit les artistes à abandonner la représentation de la réalité pour la réalité elle-même comme matériau. Dans ce groupe on trouvait Arman, César, Martial Raysse, Raymond Hains, Daniel Spoerri, Jean Tinguely, Jacques Villeglé …

A la même époque (1968) un autre mouvement de grande ampleur se développe. Il concerne la nature comme matériau. Les artistes du « Land Art » abandonnent la représentation pour travailler directement avec des matériaux naturels comme la neige (Dennys Oppenheim), la terre (Robert Smithson), la foudre (Walter de Maria), les pierres (Richard Long), les feuilles (Nils Udo), le bois et les pierres (Andy Goldworthy). Leurs installations étaient réalisées sur les lieux-mêmes où se situaient les matériaux, c’est à dire en pleine nature. Bien sûr, par leur spécificité, ces œuvres se voulaient éphémères.

Les artistes souhaitaient quitter les musées et les galeries afin de véritablement sortir des sentiers battus . L’œuvre doit être une véritable expérience liée au monde réel et non plus une valeur marchande vouée à une élite.

Par la suite certains artistes du Land Art intégrèrent les musées et les galeries. C’est le cas de Richard Long et Wolfgang Laib (pollen et lait).

Avec le recul, on peut penser que ces artistes eurent une intuition artistique de l’écologie.

Pour Nicolas Tourte, qui appartient à une génération où les protocoles du Land Art n’ont plus court, l’intérêt pour la nature est indéniable. Il s’inscrit dans un mode opératoire « post moderne » constitué par une hybridation des médiums : l’association objets/vidéos ou sculptures/installations intégrant des vidéos.

On trouve des traces de ces hybridations chez les artistes de l’exposition «Photography into Sculpture» au Moma de New-York en 1970 et plus récemment dans « L’image dans la sculpture » au Centre Pompidou en 2013.

Bien qu’intégrant des processus esthétiques ou formels, l’intérêt du travail de Nicolas Tourte se trouve ailleurs. Il se situe dans sa posture chamanique.

A partir d’œuvres symboliques et spirituelles, il réunit les choses au lieu de les séparer. Comme chez les amérindiens, pour qui la vénération de la nature occupait une place primordiale dans la vie spirituelle.

Plutôt qu’une vision écologiste engagée politiquement comme celle de Joseph Beuys (1), nous pourrions ici parler d’une sensibilité cosmique et moléculaire. Mais c’est l’aura poétique qui entoure les réalisations de Nicolas Tourte qui leur donne leur dimension spirituelle.

Earth, wind & fire est le titre générique donné par l’artiste à cette exposition. Au-delà du clin d’œil au groupe disco-funk de Chicago des années 70, il s’agit d’un parcours énigmatique et sensible auquel nous sommes conviés. L’artiste met en relation plusieurs de ses œuvres comme autant d’éléments qui s’avèrent être en réalité des leurres visuels, des illusions d’optique.

Parmi eux : « Contre-temps totémique » un totem dont les ailes sont remplacées avec humour par des plumes fixées à des mandrins. Elles tournent sur elles-mêmes de façon aléatoire et finissent par simuler l’envol. « Eau noire » : dans un coffret de bois ancien, nous apercevons des strates creusées comme la maquette d’une mine à ciel ouvert ou celle de fouilles archéologiques qui laissent apparaître le mouvement fascinant d’une eau noire et profonde comme le charbon. Sur le côté du coffret sont disposées quelques pierres. On pense à la mallette d’un géologue de l’époque anthropocène (2) oubliée au fond d’un grenier. « Paraciel » : les parapluies, objets usuels qui d’ordinaire nous protègent de la pluie ou parfois du soleil, reflètent l’image d’un ciel bleu dans lequel défilent des nuages et semblent ici avoir capturé le ciel tout entier. « Sun light » : il ne s’agit pas de la lumière du soleil comme son nom l’indique mais d’un goutte à goutte, aux couleurs saturées qui nous apparaît comme appartenant au monde organique. En fait il est d’origine minéral. L’« Épicentre étalon » : sur une poutre on distingue une sorte de paysage volcanique sculpté à même le bois. En réalité il s’agit d’une barre d’attache pour chevaux creusée par leurs dents.

Bernard Lallemand

(1) Joseph Beuys (1921-1986) Artiste mythique de scène artistique des années 70. Né en 1921 en Allemagne.

Son œuvre, à la fois symbolique et autobiographique, s’inspire directement des épisodes de sa vie. Il invente une œuvre d’art totale incluant sa vie. Pendant la Seconde Guerre mondiale, il est enrôlé comme pilote dans l’armée de l’air allemande. Son avion s’écrase en Crimée. Recueilli par des nomades Tartares qui lui donnent du miel en guise de nourriture, il revient à la vie, recouvert de graisse et enroulé dans des couvertures de feutre. Cette expérience marquera son œuvre : on retrouve chez Beuys l’utilisation de feutre gris, parfois marqué d’une croix rouge, symbole de la souffrance. Également l’utilisation de la graisse, du miel, parfois du sang ou encore du soufre.

Beuys donnera à ses actions une dimension symbolique chamanique en lien avec son expériences de guérison, Il avait d’ailleurs entrepris des études de médecine avant la guerre. Il aspire au changement et il compte l’exprimer dans son art, mais surtout il entend à ce que son art participe au changement de la société. Dans sa célèbre performance I like America and America likes me (1974), Beuys partage pendant trois jours l’espace de la galerie new-yorkaise de René Block avec un représentant des tout premiers habitants d’Amérique du Nord : un coyote.

Il y a une pensée chamanique dans ce changement, qui est aussi, pour Beuys, ce qu’il nomme une « régénération ».

Beuys fût très engagé au service de l’écologie politique, à la Documenta 7 et réalise le projet 7000 chênes qui consistait à inviter les gens à planter sept mille chênes sur le territoire planétaire. Il participera à la création du mouvement « vert » allemand.

(2) Terme inventé par Paul Crutzen, météorologue et chimiste de l’atmosphère (Prix Nobel de chimie en 1995), l’Antropocène est l’idée que la planète Terre serait entrée dans une nouvelle ère, une nouvelle époque géologique définie par l’action de l’Homme. A noter également à ce sujet l’exposition « Crash test » à La Panacée de Montpellier en 2018, organisée par Nicolas Bourriaud.

Newsletter n°37 / Mars 2018

Nicolas Tourte / Newsletter n°37 / Mars 2018

– Wormhole.s #1 / Galerie Laure Roynette / Paris
– Wormhole.s #2 / La Ruche / Paris
Organ_icon / B.A.R. & PPGM / Roubaix
– Rikiki N°2 /
Galerie Satellite / Paris
– Maisons Folles /
Ronchin
– Videoformes /
Clermont-Ferrand
Centre Culturel des Tanneurs / L’Aigle
Black Box(es) #2 / Saarbrücken / Allemagne
Earth, wind and fire / Frontière$ / Lille-Hellemmes
D’avance à rebours / Palais Abbatial de Saint-Hubert / Belgique

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nicolas_tourte_wormholes

Wormhole.s #1 / Temps /

 

Co-commisariat Clément Thibault & Matthieu Weiler

Galerie Laure Roynette – du 15 mars au 21 avril 2018 – 20 rue de Thorigny, Paris 3ème

Avec : Léo Dorfner, Hughes Dubois, Hippolyte Hentgen, Laurent Grasso, Emmanuel Régent, Tim Stokes, Nicolas Tourte, Mathieu Weiler

Wormhole.s #2 / Temps et espaces / 

Co-commisariat Clément Thibault & Matthieu Weiler

La Ruche – du 26 avril au 6 mai 2018 – 2 passage Dantzig, Paris 15ème

Avec : Jean-Marc Cérino, Pascal Convert, Hughes Dubois, Léo Dorfner, Hippolyte Hentgen, Laurent Grasso,
Fabien Leaustic, Gabriel Léger, Caroline Le Méhauté, Emmanuel Régent, Nicolas Tourte, Mathieu Weiler, Brankica Zilovic Chauvain

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Organ_icon // Exposition collective

Bureau d’Art et de Recherches / PPGM –  Roubaix
Du 9 mars au 15 mai 2018

organ_icon

Avec : Franck Ancel, David Ayoun, Pascal Bernier, Joachim Biehler, Corine Borgnet, Emilie Breux, Greig Burgoyne, Antoine Caruel, Claude Cattelain, Olivier Classe, Sandy Cloupeau, Arnaud Cohen, Gilbert Coqalane, Claudie Dadu, Wim Delvoye, Marie Noëlle Deverre, David Droubaix, Aurélie Dubois, Romuald Dumas-Dandolo, Evor, Juliette Feck, Laure Foret, Francine Flandrin, Guillaume Fouchaux, Bertrand Gadenne, Rohan Graëffly, Æmor Houidé, Joël Hubaut, Cécile Hug, Virginie Jux, Agapanthe : Konné & Mulliez, Pham Kieu Trinh, Catherine Larré, Bernard Lallemand, David Leleu, Sylvain Paris, Anne Paris, Agnès CH Peeters, Fabrice Poiteaux, Jérôme Progin, Julien Pronau & Céline Grehan, Robert Quint, Rémi Tamain, Nicolas Tourte, E.T. , Peggy Viallat, Mathieu Weiler.

Plus d’infos : http://www.le-bar.fr/organ_icon/

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nicolas_tourte_micro_climat_2018

Ci-dessus : Micro climat, 2018

RIKIKI 2 micro-maxi Show Galerie Satellite

Proposé par Joël Hubaut

Vernissage samedi 17 mars

Exposition collective jusqu’au 11 avril 2018 avec la participation de :

Aram Abbas. Pierre Abernot. Fréderic Acquaviva. Marie Aerts. Régis Airault. Jean-Paul Albinet. Elisabeth Amblard. Thérèse Ampe Jonas. Pierre Ampe. Franck Ancel. Jean-luc André. Pierre Ardouvin. Alain Arias-Misson. Agnès Aubague ( Le bureau). Françoise Aubert. Isabelle Audouard. Martin Bakero. Stéphane Baron. Aziyadé Baudouin-Talec. Marie Bé. Tamina Beausoleil. Pierre Belouin. Joachim Biehler. Alain Biet. Gwenaël Billaud. Julien Blaine. Stéphane Blanquet. Mathieu Bohet. Philippe Boisnard. Jean Bonichon. Corine Borgnet. Marlène Bouchet. Pascal Bouchet Asselah. Véronique Boudier. Sophie Boursat. Caroline Bousbib. Emilie Breux. Alain Buhot. Rugiada Cadoni. Patrice Carré. Philippe Castellin. Claude Cattelain. Philippe Cazal. Manuela Centrone. André Chabot. Anne-James Chaton. Antoine Chipriana. Boris Chouvellon. David Michael Clarke. C. Clavel. Olivia Clavel. Christine Coënon. Arnaud Cohen. Michel Collet. Romuald Combinovich & PJ. Sara Conti. Camille Coléon. Docteur François Courbe. Béatrice Dacher. Aurélie Dubois. Claudie Dadu. Daniel Daligand. Bertrand de Lageugie. Tom de Pékin. Nicolas Delprat. Gaël Depauw. Gilbert Descossy. Jessy Deshais. Frédéric Develay. Frédéric Diart. Hervé Di Rosa. Léo Dorfner. Noël Dolla. Charles Dreyfus-Pechkoff. Gérard Duchêne. Yann Dumoget. Jean-Jacques Dumont. Jérôme Dupin. Jean Dupuy. Eric Duyckaerts. Michel Egana. Sammy Engramer. Camille Escudero. Katia Feltrin. Isabelle Ferreira. Esther Ferrer. Marie-Benoîte Fertin. Corinne Fhima. Francine Flandrin. Lionel. Fox le vieux. Claudio Francia. Aphrodite Fur. Bertrand Gadenne. Luc-François Granier. Hortense Gauthier. Nicolas Germain (el TiGeR CoMiCs GRoUP). Eva Gerson. Antonin Gerson. Michel Gerson. Sébastien Gouju. Rohan Graeffly. Jacques Halbert. Fleur Helluin. Hippolyte Hentgen. Stéphane Hervé. Ana Ho. Max Horde. Anne Houel. Chourouk Hriech. Emmanuel Hubaut (LTno). Joel Hubaut. Veronique Hubert. Cécile Hug. Anabelle Hulaut. Fabrice Hybert. Illusion Production. Mariane Jacquet. Romuald Jandolo. Lydie Jean Dit Pannel. Zeljka Jovic. Jacques Julien. Bertrand Kelle. Soizic K. Julien Kadillac. Marie Kawazu. Sébastien Kito. Didika Koeurspurs. Sachiho Kondo. Florent Bonne. Anna Kuczynska. Arnaud Labelle-Rojoux. Rachel Labastie. Jean Lain. Fred Landois. Geneviève Lassus. Léa le Bricomte. Sylvain Lecomble. Frédéric Lecomte. Le coyote ( Michel Giroud ). Jean-Claude Lefevre. Hervé Leforestier. Julien Legars. Jerome le Goff. Cyril Lepetit. Patrice Lerochereuil. Cécile Le Talec. Isabelle Levenez. Pascal Lièvre. Edith Longuet-Allerme. Aurèle Lostdog. Mirka Lugosi. Luna. Eric Madelaine. Bruno Maisons. Pic Maki. Richard Martel. Roberto Martinez. Chloé Mathiez. Ramuntcho Matta. Bérénice Mayaux. Philippe Mayaux. Myriam Mechita. Clémentine Mélois. Mathieu Mercier. Ivan Messac. Akiko Miura. Camille Moravia. Geneviève Morgan. Laurent Moriceau. Ricardo Mosner. Alice Mulliez. Muzo. Roma Napoli (Dix 10). Shikikatsu Nakamura. Sawa Nakanishi. Patrick Nardin. Barbara Navi. Simon Nicaise. Olivier Nottellet. Serge III Oldenbourg. ORLAN. Bénédicte Palsky. Freddy Pannecocke. Cécile Paris. Gorgo Patagai. Bruno Peinado. Julien Pelletier. Charles Pennequin. Régis Perray. Philippe Perrin. Richard Piegza. Placid. Abraham Poincheval. Poirot-Matsuda. Daniel Pontoreau. François Poyet. Laurent Prexl. Edouard Prulhiere. Yao Qingmei. Arnaud Quaranta. Yohann Quëland de Saint-Pern. Nadia Rabhi. Léonard Rachita. Thierry Rat. Geneviéve Reille-Taillefert. Jean-Charles Rémicourt. David Ritzinger. Christophe Robe. Emmanuel Robineau. Kirkis Rrose. Iréne Ruszniewski. Claudine Sabatel Sourdeval. Severo. Jean-Paul Sidolle. Black Sifichi. Alain Snyers. Marie Sochor. Jeanne Susplugas. Satoshi Takehana. Tsuneko Taniuchi. Taroop & Glabel. Gauthier Tassart. Céline Thoué. Julien Tiberi. Thierry Tillier. Laurent Tixador. Barthélémy Toguo. Yann Toma. Elsa Tomkowiak. Giséle Toulouzan. Nicolas Tourte. Sarah Trouche. VLP. Zazec Vermouth. Jean Luc Verna. Thierry Weyd. Marion Zilio.

Galerie Satellite 7 rue François de Neuf Château 75011 Paris (métro Voltaire) Paris. tel: 0143798020

Ce show «RIKIKI 2» est dédié aux ELEPHANTS et à cette merveilleuse initiative de Jean-Paul Sidolle, « Mémoires d’éléphants ».

(Pour une réduction progressive et en douceur de la surface visible des oeuvres d’art et jusqu’à leur effacement même . Joël Hubaut «RIQUIQUI 1». 1994 ) Hiouppie! ( Pour le vernissage, performances de 10 à 30 secondes)

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Maisons folles #6 / Art house project
Du 6 au 8 avril 2018

Ronchin / Quartier des Fleurs

Hugo KOSTRZEWA, Adéle DUPRET, Philémon VANORLE, Amélie VIDGRAIN, Nicolas CABOS, Sylvain DUBRUNFAUT, Laura GOURMEL, Alexis NIVELLE, Ayako DAVID KAWAUCHI, Camille GALLARD, André DERAINNE, Sophie DEJONGHE, Sophie VAUPRE, Frédéric NGUY, Pauline VACHON, Nicolas TOURTE, Julien BOUCQ

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Videoformes

Dans le cadre de Videoformes jeune public
Canopé 15 rue d’Amboise – Clermont-Ferrand
21 mars 5 avril 2018

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Carte blanche

Centre Culturel des Tanneurs
12 rue des Tanneurs – 61300 L’Aigle

Du 31 mars au 28 avril 2018

Vernissage le 30 mars à 17h00

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nicolas tourte recursive program

Black Box(es) #2 // Exposition collective

Saarländisches Künstlerhaus

Du 11 avril au 3 juin 2018
Vernissage le 11 avril
Karlstr. 1
D-66111 Saarbrücken / Allemagne

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nicolas_tourte_contre_temps_totemique_2017

Earth, wind and fire // Solo show

Commissaire : Bernard Lallemand
Espace Frontière$
Du 17 mai au 15 juin
Vernissage le 17 mai à partir e 17h00

Galerie Frontière$ 211 rue Roger Salengro 59260 Lille – Hellemmes
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D’avance à rebours

Du 13 juillet au 14 octobre Palais abbatial St-Hubert


Artistes :

N. Tourte / H. Vanhoutte et J. Wattez (FSM) / C. Melchior / L. Thiry / G. Pierson (FSM) / R. Tamain /

S. Kozik / CH. Sommellette / R. Dauchot / P. Fraenkel (FSM) / D. Michiels / JP. Couvert / R. Graeffly (FSM)

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Retour en image sur quelques événements passés :

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nicolas tourte élévation 2018

Élévation / EROA ( Espace rencontre avec l’œuvre d’art )/ DRAC Hauts-de-France
COLLEGE PAUL ELUARD

Vidéo de l’installation : https://www.instagram.com/p/BfCHXgTj0QW/

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Petit aperçu de ma résidence à EPLEFPA de Rethel en février dernier :

https://www.dropbox.com/s/szgf90jsr4i166r/jt_france_3_residece_rethel.mp4?dl=0

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Quelques images de mes recherches en cours / Résidence Vidéoformes :

https://www.nicolastourte.net/videoformes/

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Maisons folles #6 / Art house project

Je ne sais pas, 2018 installation vidéo

 

Maisons folles #6 / Art house project
Du 6 au 8 avril 2018

Ronchin / Quartier des Fleurs

Hugo KOSTRZEWA, Adéle DUPRET, Philémon VANORLE, Amélie VIDGRAIN, Nicolas CABOS, Sylvain DUBRUNFAUT, Laura GOURMEL, Alexis NIVELLE,
Ayako DAVID KAWAUCHI, Camille GALLARD, André DERAINNE, Sophie DEJONGHE, Sophie VAUPRE, Frédéric NGUY, Pauline VACHON, Nicolas TOURTE, Julien BOUCQ

RIKIKI 2 micro-maxi Show Galerie Satellite

nicolas_tourte_micro_climat_2018
RIKIKI 2 micro-maxi Show Galerie Satellite

Proposé par Joël Hubaut

Vernissage samedi 17 mars

Exposition collective jusqu’au 11 avril 2018 avec la participation de :

Aram Abbas. Pierre Abernot. Fréderic Acquaviva. Marie Aerts. Régis Airault. Jean-Paul Albinet. Elisabeth Amblard. Thérèse Ampe Jonas. Pierre Ampe. Franck Ancel. Jean-luc André. Pierre Ardouvin. Alain Arias-Misson. Agnès Aubague ( Le bureau). Françoise Aubert. Isabelle Audouard. Martin Bakero. Stéphane Baron. Aziyadé Baudouin-Talec. Marie Bé. Tamina Beausoleil. Pierre Belouin. Joachim Biehler. Alain Biet. Gwenaël Billaud. Julien Blaine. Stéphane Blanquet. Mathieu Bohet. Philippe Boisnard. Jean Bonichon. Corine Borgnet. Marlène Bouchet. Pascal Bouchet Asselah. Véronique Boudier. Sophie Boursat. Caroline Bousbib. Emilie Breux. Alain Buhot. Rugiada Cadoni. Patrice Carré. Philippe Castellin. Claude Cattelain. Philippe Cazal. Manuela Centrone. André Chabot. Anne-James Chaton. Antoine Chipriana. Boris Chouvellon. David Michael Clarke. C. Clavel. Olivia Clavel. Christine Coënon. Arnaud Cohen. Michel Collet. Romuald Combinovich & PJ. Sara Conti. Camille Coléon. Docteur François Courbe. Béatrice Dacher. Aurélie Dubois. Claudie Dadu. Daniel Daligand. Bertrand de Lageugie. Tom de Pékin. Nicolas Delprat. Gaël Depauw. Gilbert Descossy. Jessy Deshais. Frédéric Develay. Frédéric Diart. Hervé Di Rosa. Léo Dorfner. Noël Dolla. Charles Dreyfus-Pechkoff. Gérard Duchêne. Yann Dumoget. Jean-Jacques Dumont. Jérôme Dupin. Jean Dupuy. Eric Duyckaerts. Michel Egana. Sammy Engramer. Camille Escudero. Katia Feltrin. Isabelle Ferreira. Esther Ferrer. Marie-Benoîte Fertin. Corinne Fhima. Francine Flandrin. Lionel. Fox le vieux. Claudio Francia. Aphrodite Fur. Bertrand Gadenne. Luc-François Granier. Hortense Gauthier. Nicolas Germain (el TiGeR CoMiCs GRoUP). Eva Gerson. Antonin Gerson. Michel Gerson. Sébastien Gouju. Rohan Graeffly. Jacques Halbert. Fleur Helluin. Hippolyte Hentgen. Stéphane Hervé. Ana Ho. Max Horde. Anne Houel. Chourouk Hriech. Emmanuel Hubaut (LTno). Joel Hubaut. Veronique Hubert. Cécile Hug. Anabelle Hulaut. Fabrice Hybert. Illusion Production. Mariane Jacquet. Romuald Jandolo. Lydie Jean Dit Pannel. Zeljka Jovic. Jacques Julien. Bertrand Kelle. Soizic K. Julien Kadillac. Marie Kawazu. Sébastien Kito. Didika Koeurspurs. Sachiho Kondo. Florent Bonne. Anna Kuczynska. Arnaud Labelle-Rojoux. Rachel Labastie. Jean Lain. Fred Landois. Geneviève Lassus. Léa le Bricomte. Sylvain Lecomble. Frédéric Lecomte. Le coyote ( Michel Giroud ). Jean-Claude Lefevre. Hervé Leforestier. Julien Legars. Jerome le Goff. Cyril Lepetit. Patrice Lerochereuil. Cécile Le Talec. Isabelle Levenez. Pascal Lièvre. Edith Longuet-Allerme. Aurèle Lostdog. Mirka Lugosi. Luna. Eric Madelaine. Bruno Maisons. Pic Maki. Richard Martel. Roberto Martinez. Chloé Mathiez. Ramuntcho Matta. Bérénice Mayaux. Philippe Mayaux. Myriam Mechita. Clémentine Mélois. Mathieu Mercier. Ivan Messac. Akiko Miura. Camille Moravia. Geneviève Morgan. Laurent Moriceau. Ricardo Mosner. Alice Mulliez. Muzo. Roma Napoli (Dix 10). Shikikatsu Nakamura. Sawa Nakanishi. Patrick Nardin. Barbara Navi. Simon Nicaise. Olivier Nottellet. Serge III Oldenbourg. ORLAN. Bénédicte Palsky. Freddy Pannecocke. Cécile Paris. Gorgo Patagai. Bruno Peinado. Julien Pelletier. Charles Pennequin. Régis Perray. Philippe Perrin. Richard Piegza. Placid. Abraham Poincheval. Poirot-Matsuda. Daniel Pontoreau. François Poyet. Laurent Prexl. Edouard Prulhiere. Yao Qingmei. Arnaud Quaranta. Yohann Quëland de Saint-Pern. Nadia Rabhi. Léonard Rachita. Thierry Rat. Geneviéve Reille-Taillefert. Jean-Charles Rémicourt. David Ritzinger. Christophe Robe. Emmanuel Robineau. Kirkis Rrose. Iréne Ruszniewski. Claudine Sabatel Sourdeval. Severo. Jean-Paul Sidolle. Black Sifichi. Alain Snyers. Marie Sochor. Jeanne Susplugas. Satoshi Takehana. Tsuneko Taniuchi. Taroop & Glabel. Gauthier Tassart. Céline Thoué. Julien Tiberi. Thierry Tillier. Laurent Tixador. Barthélémy Toguo. Yann Toma. Elsa Tomkowiak. Giséle Toulouzan. Nicolas Tourte. Sarah Trouche. VLP. Zazec Vermouth. Jean Luc Verna. Thierry Weyd. Marion Zilio.

Galerie Satellite 7 rue François de Neuf Château 75011 Paris (métro Voltaire) Paris. tel: 0143798020

Ce show «RIKIKI 2» est dédié aux ELEPHANTS et à cette merveilleuse initiative de Jean-Paul Sidolle, « Mémoires d’éléphants ».

(Pour une réduction progressive et en douceur de la surface visible des oeuvres d’art et jusqu’à leur effacement même . Joël Hubaut «RIQUIQUI 1». 1994 ) Hiouppie! ( Pour le vernissage, performances de 10 à 30 secondes)

Organ_icon

Organ_icon // Exposition collective

Bureau d’Art et de Recherches / PPGM –  Roubaix
Du 9 mars au 15 mai 2018

nicolas_tourte_organ_icon

Avec : Franck Ancel, David Ayoun, Pascal Bernier, Joachim Biehler, Corine Borgnet, Emilie Breux, Greig Burgoyne, Antoine Caruel, Claude Cattelain, Olivier Classe, Sandy Cloupeau, Arnaud Cohen, Gilbert Coqalane, Claudie Dadu, Wim Delvoye, Marie Noëlle Deverre, David Droubaix, Aurélie Dubois, Romuald Dumas-Dandolo, Evor, Juliette Feck, Laure Foret, Francine Flandrin, Guillaume Fouchaux, Bertrand Gadenne, Rohan Graëffly, Æmor Houidé, Joël Hubaut, Cécile Hug, Virginie Jux, Agapanthe : Konné & Mulliez, Pham Kieu Trinh, Catherine Larré, Bernard Lallemand, David Leleu, Sylvain Paris, Anne Paris, Agnès CH Peeters, Fabrice Poiteaux, Jérôme Progin, Julien Pronau & Céline Grehan, Robert Quint, Rémi Tamain, Nicolas Tourte, E.T. , Peggy Viallat, Mathieu Weiler.

Wormholes

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Wormhole.s #1 / Temps /

 

Co-commisariat Clément Thibault & Matthieu Weiler

Galerie Laure Roynette – du 15 mars au 21 avril 2018 – 20 rue de Thorigny, Paris 3ème

Avec : Léo Dorfner, Hughes Dubois, Hippolyte Hentgen, Laurent Grasso, Emmanuel Régent, Tim Stokes, Nicolas Tourte, Mathieu Weiler

Wormhole.s #2 / Temps et espaces / 

Co-commisariat Clément Thibault & Matthieu Weiler

La Ruche – du 26 avril au 6 mai 2018 – 2 passage Dantzig, Paris 15ème

Avec : Jean-Marc Cérino, Pascal Convert, Hughes Dubois, Léo Dorfner, Hippolyte Hentgen, Laurent Grasso,
Fabien Leaustic, Gabriel Léger, Caroline Le Méhauté, Emmanuel Régent, Nicolas Tourte, Mathieu Weiler, Brankica Zilovic Chauvain

Down in a hole, 2017

Visions intermédiaires, château d’Hardelot / Mars à octobre 2017

Vues de l’exposition Visions intermédiaires au château d’Hardelot / Mars à octobre 2017

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Crédit photo : Anto Zoa, Welchrome, Nicolas Tourte

CAMERA CAMERA dans le cadre du festival Movimenta / Nice

nicolas_tourte_eternuellement_votre_2016

CAMERA CAMERA dans le cadre du festival Movimenta

Salon de vidéos
et d’art contemporain
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HOTEL WINDSOR
11 rue Dalpozzo Nice
24 Novembre (journée professionnelle),
25 & 26 Novembre 2017

Vidéoformes, résidence de recherche 2017-2018

nicolas_tourte_residence_videoformes_2017

nicolas_tourte_residence_videoformes01__2017

nicolas_tourte_flux_parallax_2017

Vues d’atelier

A place to BEEP / Mémorial de Montormel

Cemetary revolution, 2017
Sculpture / Bois / Prototype / Dimensions variables

Line up, 2017
Installation / Charbon de bois et marbre blanc / Dimensions variables

xyz, 2017
Installation / bois et matériaux divers / Dimensions variables

nicolas_tourte_cemetery_revolution_01_2017

nicolas_tourte_line_up_2017

xyz

Crédit photo : Nicolas Tourte, Valentin Tyteca

In the gallerist’s mind / Galerie Valérie Delaunay

Exposition collective

Avec :

Rachel Labastie, Léa le Bricomte, Nicolas Tourte, Art Orienté Objet, Cécile Hug, Aurelie dubois, Joel hubaut, Odie chaavkaa, odonchimeg Davaadorj, Barbara Navi, Jessy Deshays, Corine borgnet, Daniel Spoerri

A place to BEEP / Mémorial de Montormel-Coudehard

nicolas_tourte_cemetary_revolution_2017
Visuel : Cemetery revolution, 2017

A place to BEEP
Vernissage le 5 juillet à 18
05/07/201703/09/2017 – Mont-Ormel (Mémorial de Montormel-Coudehard)

Ma première visite au mémorial remonte à l’année dernière, j’ai furtivement fait glisser mon regard sur les différents endroits du site. Ce qui m’a marqué comme bien d’autres, j’imagine, c’est de recomposer mentalement un étale de chair morte recouvert d’un épiderme diptèrien, bouillonnant et foisonnant, me renvoyant à cette « neige » partiellement constituée par le rayonnement cosmologique fossile, dit-on, qui apparaît sur un moniteur lorsque le signal « manque ».

Cemetery revolution

Dans cette proposition en demi tore, il s’agit d’évoquer la géométrie des cimetières de guerre que l’on croise au bord des routes, lors de divers trajets.
Pendant ces travellings, si on ne se concentre pas sur la discontinuité de la ligne blanche, la persistance rétinienne offre à l’alignement des formes une perspective mouvante, cet effet me pousse à imaginer une surface praticable à l’infini. Un dédale dans lequel l’issue n’est pas le dessein, mais une redécouverte perpétuelle de l’horizon. J’ai d’abord songé à extruder les faces polygonales d’une sphère issue d’un logiciel 3d. Puis repensant aux diverses phases de la vie d’un insecte, mon intention s’est muée en l’évocation du stade larvaire.
J’imagine désormais cette forme tournant lentement sur elle-même, de son périmètre central, les masses extrudées réduisant les espaces « interstellaires » de révolution en révolution.

Remerciements : Le Dôme, FABLAB / CAEN

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Black Box(es) Centre d’art Faux Mouvement



Vernissage le 06/07 à 18h

du 6 juillet au 22 octobre 2017

Centre d’art Faux Mouvement
(Place Saint Louis)
4 rue du Change – 57041 METZ CEDEX / France

nicolas_tourte_black_box_faux_mouvement

Avec : Betty Beier, Arvid Boecker, Laura Delvaux, Rohan Graeffly, Philipp Hawlitschek, Joël Hubaut, Julie Luzoir, Anke Mila Menck, Charles Myncke, Patrick Nardin, Claudia Passeri, Armand Quetsch, Mary Audrey Ramirez, Nicolas Tourte, Steve Veloso et Monique Voz.

[sgmb id= »1″] BLACK BOX(ES)

Paysage. Fiction de la matière, matière à fiction

Paysage. Fiction de la matière, matière à fiction

Du 9 au 25 juin 2017
Vernissage le vendredi 9 juin à partir de 18h00

Plateforme / 73 rue des Haies 75020 Paris
Du mercredi au dimanche de 14h30 à 19h30 et sur rendez-vous.

Commissariat : Jean-Baptiste Guey

Avec : Jean-Michel André, Anaïs Boudot, Amélie Labourdette, Olivia Lavergne, Lawand,
Julien Lombardi, Benjamin Ottoz, Raphaelle Peria, Charles-Henri Sommelette,
Nicolas Tourte.

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Héritée de la tradition picturale, la notion de paysage désigne un territoire naturel saisi puis transformé par l’esprit humain, au point de coïncidence de la réalité concrète et du travail de l’imaginaire. Elle organise ainsi le passage de la perception de la nature à sa représentation fantasmée, et, en retour, celui de l’image mentale à sa traduction sur un support concret. L’exposition « Paysage. Fiction de la matière, matière à fiction » rend précisément compte de cette double plasticité du paysage, physique et psychique, en l’articulant au médium de la photographie.

Les onze artistes réunis y proposent une vision de la nature déformée par leurs regards intérieurs, contaminée par les pulsions, les abstractions et les accidents de l’imagination. Emancipée de sa fonction documentaire tout en restant ancrée dans la matière réelle, la photographie y révèle son potentiel narratif et fictionnel, déployé à partir de ses ambiguïtés formelles.

Extrait du texte de Florian Gaité

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14 SECONDES

116 Centre d’art contemporain
116, rue de Paris, 93100 Montreuil

vernissage le 18 mai à partir de

 DU 18 mai au 14 juin 2017

Sur une proposition de Marie Deparis-Yafil et Corine Borgnet Avec :

Rodolphe Baudouin, Christian Berthelot, Corine Borgnet, Emilie Brout & Maxime Marion, Bryan Crockett, Gael Depauw, Jessy Deshais, Charles Dreyfus, Joël Hubaut, Fred Mars Langlois, Gabriel Léger, Malachi Farrell, On Kawara, Fabien Léaustic, Léa Le Bricomte, Laurent Pernot, Axel Phalavi, Emmanuel Régent, Benjamin Renoux, Mai Tabakian, Tata Jacqueline, Nicolas Tourte, Haythem Zakaria

Ceci n’est pas un texte critique / Luc Brou / Catalogue de l’exposition Visions intermédiaires

Ceci n’est pas un texte critique

Tel un chargé de projet de l’expérience en magasin explorant les allées du bureau des questions du futur, j’arpente les espaces imaginaires de Nicolas Tourte, dont la malice dans le regard se coordonne à une forme douce-amère de mélancolie, pas noire, légère, élégante, à la façon d’un Tristram Shandy1.
Je suis un marcheur du ciel, j’écoute la voix détournée de Rickie Lee Jones par The Orb dans Little Fluffy Clouds2 : «  Il y avait toujours des petits nuages cotonneux, c’était beau, en fait c’étaient les plus beaux ciels. Les couchers de soleil étaient pourpre, rouge, jaune et les nuages se saisissaient des couleurs. J’avais l’habitude de les observer tout le temps quand j’étais enfant.  »
Les nuages me portent aussi haut et loin que je peux aller et Julie Kristeva3 me glisse à l’oreille qu’il y a un besoin de croire qui précède le désir de savoir.
En 1787, le Suisse Horace-Bénédict de Saussure a tenté l’inverse en inventant le cyanomètre, instrument capable de mesurer la profondeur du bleu du ciel afin de prédire le temps et dont aujourd’hui il reste la poésie. Il voulait rapporter un échantillon du ciel. Comme l’écrivait Henry David Thoreau dans sa correspondance à Ralph Waldo Emerson : «  Dieu merci ils ne peuvent pas abattre les nuages  »4
Il aurait pu tout aussi bien signer Le Manifeste du nuage5 :
Nous croyons que les nuages sont injustement dénigrés et que la vie sans eux serait incommensurablement pauvre.
Nous jurons de combattre la pensée «  ciel-bleu  » partout où nous la trouverons.  La vie serait insipide si nous devions regarder chaque jour des ciels sans nuage.
Nous cherchons à rappeler aux gens que les nuages sont l’expression de l’état d’esprit de l’atmosphère, comme celui d’une personne.
Nous croyons que les nuages sont faits pour les rêveurs et que leur contemplation enrichit l’âme. En réalité, tous ceux qui distinguent des formes dans les nuages économiseront de l’argent en évitant une psychanalyse.
Et donc nous disons à ceux qui veulent l’entendre :
Levez les yeux, émerveillez-vous de l’éphémère beauté, et toujours se souvenir de vivre la tête dans les nuages !

Alors me revient en mémoire des images furtives de Magritte6.
La poésie des nuages.
Ou de Mister Chance7 marchant vers eux dans un ciel d’hiver.
Les nuages, mon temps s’y glisse, c’est l’observatoire de mes divagations, là où se perchent mes amis. Le ciel bleu est une salle d’attente vide. Celui qui vient, peut-être est-ce le plus beau, le plus soyeux au regard, une nappe d’une extrême délicatesse qu’un souffle pourrait déchirer. Ses formes rappellent une voile sous un vent léger, à peine une brise, le contour est irrégulier, des débuts de lambeaux car il s’effondre sur lui-même, comme s’il était soumis aux identiques lois de la matière, c’est un trou blanc au fond duquel perce le bleu.
Les nuages sur un parapluie, un cours d’eau infini, un toit brisé ouvert sur le ciel, Nicolas Tourte fait renaître le plaisir de l’enfance, ces moments de magie composés d’images en mouvement comme une proposition foraine, naturelle et naïve, veut-on croire, nous savons que c’est pour de faux mais comme dans le théâtre d’objets, ce qu’offre son travail ne se dissimule pas, tout y est donné, ludique et joyeux…
Dans sa thèse sur l’(A)pesanteur et art contemporain, Mathilde Jouen8 cite Gilles Lipovetsky dans De la légèreté : « À l’évidence, l’art contemporain s’emploie à prolonger la conquête millénaire de la légèreté esthétique. Aujourd’hui comme hier, s’exerce la fascination de l’aérien consubstantielle à l’esprit humain, l’attrait poétique que représente ce qui nous délivre de notre poids. » Cela convient, délicatesse des images et légèreté donnée aux éléments mais Nicolas Tourte distille le doute en usant d’un humour aussi discret que féroce, relevant typiquement du non-sens, qui suscite d’abord l’amusement puis qui, à force de décalages, dévoile un état possible du réel par l’absurde.
Face à la ludification de notre environnement quotidien, il propose un miroir déformant qui tord le sens commun de nos perceptions au sein d’un parcours dont on ne peut s’échapper. Drôle et inquiétant.

«  Infini, quand tu nous tiens…  »

Luc Brou

1 Sterne Laurence, La Vie et les Opinions de Tristram Shandy Gentleman, (1759-1767), Gallimard, 2012.
2 The Orb, Little Fluffy Clouds, http://www.theorb.com
3 Les nouveaux chemins de la connaissance, conférence de la Sorbonne, 03/02/2017, https://www.franceculture.fr/emissions/les-chemins-de-la-philosophie/lannee-vue-par-la-philosophie-55-luniversel-lepreuve-du-mal
4 Thoreau Henry David, Emerson Ralph Waldo, Correspondance (1837-1863), Éditions du Sandre, 2009.
5 https://cloudappreciationsociety.org/manifesto/
6 http://www.magritte.be
7 Ashby Hal, Being There, avec Peter Sellers (1979).
8 Jouen Mathilde, (A)pesanteur et art contemporain (thèse), Université de Paris 8, Esthétique, Sciences et Technologies des arts, 2016

Visions intermédiaires / Château d’Hardelot

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VISIONS INTERMEDIAIRES / Château d’Hardelot
Exposition personnelle

– Dans l’espace d’exposition temporaire : l’installation vidéo monumentale LUPANAR, 2015.
– En dialogue avec les salles du château, une série de dispositifs vidéo (2009 – 2017)

Du 25 mars au 8 octobre 2017
Vernissage le samedi 25 mars à 11h

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Safra’Numériques

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Safra’Numériques, festival axé sur la découverte des arts numériques et des nouvelles technologies.
du 7 au 11 février 2017.
SAFRAN
3 Rue Georges Guynemer, 80080 Amiens

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Drag and drop, Galerie Laure Roynette, Paris. Novembre 2016

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LOCAL HOST / Delta studio / Roubaix

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LOCAL HOST / Delta studio / Roubaix
Du 3 décembre 2016 au 7 janvier 2017

Avec VERONIQUE BELAND – MATHILDE CLAEBOTS – AURELIE DAMON – VINCENT HERLEMONT – HELENE MARCOZ – EMMANUEL MORALES – JEROME PROGIN – MANON THIRRIOT – NICOLAS TOURTE – VALERIE VAUBOURG

ouverture les vendredi, samedi et dimanche de 14h à 19h
Delta studio 158 rue Pierre de Roubaix – 59100 Roubaix

Phenomena, reportage réalisé par Anne Delmotte

Documentaire réalisé à la suite de mon intervention dans la crypte de Boulogne sur mer en mai 2016

 

 

bio

Nicolas Tourte est né à Charleville-Mézières, il vit à Lille et travaille en tous lieux.
Artiste associé _ Groupe A Coopérative culturelle

Après un cursus l’ESAD de Valenciennes, il se focalise sur la notion de
cycle et entretient un lien fort
avec l’architecture. Les sciences du vivant le guident dans ses
recherches, il questionne avec humour
et dérision la place de l’homme dans l’univers. Dans l’aire du numérique
il oscille entre le zéro et le un.
Dans cet entre-deux, cet interstice, il jubile de ses trouvailles
inventives.

En 2015 il réside à Rome et imagine l’installation vidéo monumentale
«Lupanar» testée lors du festival
Interstice #10, Caen.

En 2016, «Vues stratigraphiques», une série de photomontages mise en
rapport avec la guerre des tranchées,
fait l’objet de l’exposition personnelle «Etat crépusculaire», au Musée
de la Piscine, Roubaix.

EN 2017 «Visions intermédiaires», une exposition au Château d’Hardelot
aux allures de rétrospective.

En 2018, il est invité à la Biennale Gran Taipei / Taiwan et expose ses
recherches sur les phénomènes
naturels à Katowice / Pologne pendant la COP 24, Cooldown avec
l’Alliance Française.

HYAM choisit Nicolas Tourte en 2019 pour inaugurer sa première carte
blanche à un artiste français
sur l’île d’Hydra. Il participe à l’exposition «Plein vent!»
(commissariat / COAL) à la Halle au sucres,
Dunkerque.

En 2020 il conçoit Éllipses, commande de la Route des Villes d’Eaux du
Massif Central, présentée à
Vidéoformes, Clermont Ferrand.

En 2021 un corpus de ses dessins intègre les collections du FRAC Picardie

En 2022 il intègre le programme Regard d’artistes sur l’urbanisme avec « No shelter », sculpture dans l’espace public

En septembre 2023, il est invité au Shenzhen Art Museum, Chine, pour présenter une
nouvelle configuration de son œuvre «Lupanar».

En 2024, Nicolas Tourte intègre un programme de résidence au Centre d’art Rimbun Dahan,
Selengor, Malaisie

expositions collectives

Expositions collectives _ Group show

2024 /
KIAF / Root K contemporary / Séoul
Sous les pixels, la matière / Pont du Gard
In the wood for love / Club 24, Groupe A / Lille
Les particules imaginaires / Rouge cloître / Bruxelles
L’époque bénie des globophages / idem + art / Maubeuge
Effervescences / Château du Rivau

So Sorry / Paris
Noise_Media Art / Istambul

2023 /
Dsoérdre  / H Gallery / Paris
Game Over / Parcours d’art contemporain / Tourrines-la-Grosse / Belgique
Polaris / Maison de la culture / Arlon
Figurer l’absence / Galerie Provost Hacker / Lille
Particules / Centre d’art Arc en ciel / Lievin
So flowers / Trans Galerie / Paris

2022 /
Around Video art fair #2 / Moxy hotel / Lille
Memory from the future / Macadam gallery / Bruxelles
Wall of sound / Fondation La Ruche-Seydoux / Paris
Regards d’Artistes sur l’Urbanisme #7 / Groupe A / Roubaix
Mécaniques subtiles / Galerie La Belle Époque / Villeneuve d’Ascq
Paranormal / Centre d’art Modulo / Esquelbecq
Maisons Folles #7 / Parcours d’art contemporain / Ronchin
Safranumerique / Safran / Amiens
Ricochet / Quai des arts / Cugnaux
So burn out / Trans Galerie / Paris

2021 /
Coton : Dissonance / Musée de Cholet
PAC / FRAC Picardie / Amiens
So écolo ou pas / Trans Galerie / Paris

2020 /
L’Echo du silence / 16b / Paris
Vanités / Galerie Laure Roynette / Paris
Paysages / Puzzle / Thionville
Métamorphose du quotidien / Maison Des Arts Rosa Bonheur / Chevilly-Larue
Vidéoformes 2020 / Clermont-Ferrand

2019 /
Plein Vent / Halle aux sucres / Commissariat : COAL / Dunkerque
Micro Macro / Abbaye de Neimenster / Luxembourg
Interstice #14 / Caen
Da da s in / Abbatiale de St Hubert / Belgique

2018 /
– Hyper Quotidien / Biennale Gran Taipei / Taiwan
– Medio Acqua / Base sous-marine / Commissariat Renato Casciani / Bordeaux
– 1001 nights / 1001 works / Commissariat Alice Mogabgab / Liban
– Clar de vermell / Mutuo Galería / Barcelone
– D’avance à rebours / Palais abbatial de Saint-Hubert / Belgique
– Rikiki maxi show / Galerie Satellite / Commissariat Joël Hubaut / Paris
– Wormhole / Galerie Laure Roynette / Paris
– Organ_icon / Bureau d’Art et de Recherches / Roubaix

2017 /
– Camera Camera / Nice
– In the gallerist’s mind / Galerie Valérie Delaunay / Paris
– Black Box(es) / Centre d’art Faux Mouvement / Metz
– Paysage. Fiction de la matière, matière à fiction / Plateforme / Paris
– 14 secondes / Le 116 / Paris

2016 /
– YIA art fair #7 / Galerie Laure Roynette / Paris
– La Montagne / LaVallée / Bruxelles
– Phenomena / Welchrome / Boulogne-sur-mer

2015 /
– Serendipity / Galerie Laure Roynette / Paris
– Format à l’italienne VI / Espace Le Carré / Lille
– Centre d’art contemporain du Luxembourg Belge / Montauban
– FEW / Wattwiller
– Wanderland / Hermès – Saatchi Gallery, London

2014 /
– Tools / Le Toutouchic / Metz
– IN ITINERE / Vous êtes ici. avec Roland Baladi, François Curlet, Michel François…

2013 /

– Teken, galerie Jan Colle / Gand
– Slick Art Fair, Galerie Laure Roynette / Paris
– Hybride n°2, Smac / Douai
– Works II, Galerie l’Œil Histrion / Hermanville-sur-mer
– brOn, Galerie Jan Colle et Sint-Machariuskerk / Gand
– TOTAAL APOTHEEK, Galerie Jan Colle – Entrepot Fictief / Gand

2012:

– Utopies et désillusions / Espace le Carré, Lille
– Voyez-vous / Transat Vidéo

2011:

– Artothèque éphémère, ORCCA, République Tchèque.
– Les relais culturels régionaux, Abbaye aux Dames. Caen

2010:

– Galeria Aera de Cultura y Educacion, Orcca, Malaga
– Mollusca Nux, Pygmalion, Alençon
– Je est un autre / MDA, Suippes
– Your world is my world / Parc éolien d’Epizon

2009:

– L’Artothèque éphémère /  ORCCA / Palais de Tau,  Reims
– Bains Douches – Station Mir / Pygmalion, Alençon

2008:

– Interstices # 3, Station Mir, Caen.
– En perspective, Giacometti – Nuit de Musées,  Musée des Beaux-arts de Caen.

DRAG AND DROP / Solo show, Galerie Laure Roynette / Paris

DRAG AND DROP / Solo show, Galerie Laure Roynette / Paris
Du 13 octobre au 12 novembre 2016
20 rue de Thorigny – 75003 Paris
Vernissage le 13 octobre à partir de 18 h

Nicolas Tourte : de l’autre côté du miroir / Par Pauline Simons dans Le Point

Déjà repéré par la maison Hermès, le travail de Nicolas Tourte est à la fois chimérique et abordable, poétique et déroutant. Rencontre autour d’un solo show à la galerie Laure Roynette.
Nicolas Tourte fait partie de ces jeunes créateurs facétieux. Récemment exposée au YIA (Young International Artists), son œuvre « Passage » – un livre ouvert balayé en boucle par un ressac quasi biblique – en disait déjà long sur les accords illusoires et répétitifs que l’artiste …

À l’heure où les chaînes d’info nous le rendent indigeste, Nicolas Tourte pratique à l’envi l’art de la répétition et n’hésite à explorer différents médias pour instiller une ambiguïté latente. Dans l’espace clos de la galerie, les images ressassées et démultipliées basculent, la perception vrille, les équilibres s’inversent et la logique semble déraisonner. Nicolas Tourte excelle dans l’oxymore, figure de style qui flirte avec l’absurde. D’autant que ses œuvres sont belles à regarder.

Dans une époque riche en fractures, en questionnements et en cloisonnements, ses Paraciels, la pièce la plus ancienne de l’exposition, composée de quatre parapluies blancs sur lesquels défile, en décalé, un ciel nuageux, sont autant de rêves éveillés que de vérités mensongères qui poussent le visiteur à prendre un peu de hauteur.

Sous sa baguette, l’objet quotidien perd à la fois sa fonction et son identité. Nicolas Tourte manie la vidéo en boucle, non pour informer, mais au contraire pour mieux brouiller les pistes. Dans l’œuvre Paysage, va et vient, il égratigne, une fois encore, l’ordre et les cycles d’une nature qui l’intrigue puisque seul le mouvement d’une plaque bleue comme le ciel redessine la montagne. En premier plan ? En arrière-plan ? L’artiste nous leurre au niveau de l’image, mais également au niveau de la mise en œuvre.

« Je travaille avec peu de moyens, mais j’aime entretenir un lien équivoque entre le réel et le virtuel, le faux et le vrai. Je me plais à laisser croire que mes œuvres sont réalisées à coups de haute technologie, alors qu’il n’en est rien », explique l’artiste, qui a déjà été choisi à plusieurs reprises par la maison Hermès(La Tête dans les nuages en 2014 et L’Oeil du flâneur en 2015) afin de donner à ses objets cultes un usage tout à fait inattendu.
Avec la complicité de Renato Casciani, collectionneur et curateur, Nicolas Tourte a composé la scénographie de l’exposition dans le droit fil du chef-d’œuvre de Lewis Caroll. Les déséquilibres, les inversions et les changements d’échelle savamment orchestrés décident ici d’une réalité augmentée : entre un panoramique de strates de schistes démultipliées, une paire de chaises en lévitation qui évoquent un objet quotidien tellement perturbé qu’il en est devenu inutile et une plaque d’égout aux motifs répétitifs évoquant de loin une mégalopole kafkaïenne, l’artiste interroge, d’un pied de nez, notre rapport au monde.

Grâce à la technologie, l’impromptu peut aussi devenir un moteur dans le processus créatif. Ainsi, en programmant certains algorithmes, l’artiste fait face à des propositions qui ne sont pas de son seul fait. À lui de les accepter ou de les rectifier. « Cela m’ennuie d’avoir l’idée d’une pièce toute faite. L’imprévu me redynamise et me pousse à toujours aller au-delà », poursuit-il.
Dans ce jeu d’équilibriste, Nicolas Tourte instille, en sourdine, de petites doses d’humour, « tentative pour décaper les grands sentiments de leur connerie » (Raymond queneau).  Cela commence par le titre de l’exposition : Drag & Drop. Alors, glissez-déposez, mais évitez la corbeille.

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Couple de chaises, 2016

Couple de chaise, 2016
Sculptures
Dimension : 2 modules de + – 40 / 80 / 40 cm
Bois et métal

YIA art fair #7 / Stand Galerie Laure Roynette / Paris

YIA art fair #7 / Stand Galerie Laure Roynette / Paris
Du 20 au 23 octobre 2016

Avec Géraldine Cario, Nicolas Tourte, Mathieu Weiler, Athanasios Zagorisios
LE CARREAU DU TEMPLE
4, RUE EUGENE SPULLER, 75003 Paris

Entretien entre Nicolas Tourte et Point Contemporain en novembre 2016 à l’occasion de l’exposition Drag and drop / Commissariat Renato Casciani

La première fois que l’on découvre le travail de Nicolas Tourte, on pourrait penser qu’il porte sur le détournement d’objets.  Or son questionnement aborde plutôt leur malléabilité, la possibilité de changer leur apparence, de jouer sur leur présence ou leur absence, et au final de les faire exister sur d’autres plans, ceux d’une réalité nouvelle. L’artiste compare d’ailleurs ses différents travaux à une constellation comme celle de la Grand Ourse. Un ensemble d’étoiles que l’on pourrait croire existantes sur un même plan, alors que la profondeur qui les sépare dans l’espace est bien plus grande.

Peut-on dire que ton travail s’articule autour de la notion de cycle ?
Elle est en effet le fil rouge de ma conduite. Mes oeuvres se construisent autour du cycle, de la répétition, de la redondance, du mouvement perpétuel, qui peut être à la fois naturel ou complètement artificiel.

On se pose d’ailleurs la question de la frontière entre le naturel et l’artificiel…
Tout ce que j’empreinte à la nature, aux objets, est retransmis de manière plus ou moins artificielle. Cela introduit une autre problématique qui est celle du « virtuel ». Quand Pierre Lévy (1) en parle, il souligne le fait que cette notion existe au moment où l’homme a commencé à entrer en interaction avec un objet (ex. casser une noix avec une pierre). De nos jours, le mot est devenu un peu fourre-tout. Il renvoie à une sorte de projection entre ce qui est existant et tangible et des formes complètement évanescentes impalpables.

Est-ce l’ambiguïté entre les deux qui t’intéresse ?
Se pose toujours pour moi la question du faux, du vrai. Je fais souvent paraître des images de pièces sur les réseaux sociaux bien avant qu’elles ne soient montrées en exposition. L’œuvre existe « virtuellement » avant d’avoir une existence concrète. On ne sait jamais si ce que l’on voit est une prise de vue ou un artefact Photoshop.

Veux-tu dire que l’image d’un objet le fait préexister ?
Il y a toujours le caractère fascinant de ce qui s’imprime sur la rétine et qui est irréductible. Toute l’exposition est conçue pour maintenir ce doute car il ouvre sur une multitude d’interprétations. La scénographie avec la projection vidéo, les vues stratigraphiques, le grand tirage disposé à l’horizontale, témoignent du flux d’images auquel nous sommes soumis, mais toujours dans ce continuum je crée un moment de doute.

Comme cette plaque d’égout qui échappe à l’image…
Je joue avec elle sur cette ambiguïté de l’existant. Étant sous exposée à la lumière, elle forme une tache sombre dans la scénographie. Elle ne révèle son volume que lorsque l’on s’approche suffisamment pour la regarder sous certains angles.

 

Paraciels, 2009 - Installation vidéo. Dimensions variables ©ADAGP - Nicolas Tourte / Galerie Laure Roynette
Paraciels, 2009 – Installation vidéo. Dimensions variables
©ADAGP – Nicolas Tourte / Galerie Laure Roynette

 

Le doute passe-t-il aussi par une perte des repères ?
Avec Renato Casciani nous avons pensé l’exposition à travers de multiples inversions. Le tirage du paysage de huit mètres est positionné à l’horizontale, l’installation des Paraciels est placée au sous-sol, les vidéos sont aussi inversées. Elle a été l’occasion de générer un univers conçu comme un flux où toutes les pièces dont certaines sont assez anciennes répondent à de plus récentes. L’exposition a aussi été, par la volonté du commissaire, l’occasion de produire des pièces qui n’existaient que sur plan.

On retrouve un autre ciel dans cette vue de couches sédimentaires…
C’est le cinquième ciel de cet espace du sous-sol de la galerie. L’image provient de la série des Vues stratigraphiques qui consistent en des photomontages générés à partir d’un fond personnel d’images qui compte près de 200 vues. Depuis 2004, je photographie des paysages dans lesquels sont visibles les couches sédimentaires, des marques d’érosion qu’elles soient naturelles ou artificielles. On y trouve une multitude d’informations grâce au phénomène de fossilisation, aux poches de gaz… il y a dans cette pièce un effet miroir qui accentue l’idée d’espace intermédiaire.

 

J’ai commencé à prendre des photographies de paysage sans forcément savoir ce que j’allais mettre en oeuvre. C’est un travail assez brut car l’intérêt n’est pas de produire un beau tirage mais de tailler dans l’image pour générer une répétition de strates et lui donner l’apparence d’un millefeuille.

 

Trois bandes, 2016 - Installation vidéo. Matériaux mixtes. Dimensions variables ©ADAGP - Nicolas Tourte / Galerie Laure Roynette
Trois bandes, 2016 – Installation vidéo. Matériaux mixtes. Dimensions
variables
©ADAGP – Nicolas Tourte / Galerie Laure Roynette

 

N’y a-t-il pas aussi l’idée de « couches » dans la projection vidéo ?
Dans la pièce Trois bandes, l’objet sculptural devient écran. C’est une installation diurne et nocturne et comme lors d’une sédimentation, les éléments perçus s’effacent pour laisser place à autre chose, ici la structure installée in situ. Ainsi la pièce peut vivre sans son enveloppe d’images.

L’effacement se retrouve sur d’autres pièces ?
Dans la vidéo Paysage va-et-vient, se retrouve cette idée d’effacement. J’ai décomposé une photographie par un procédé assez archaïque afin d’utiliser le ciel comme un cache que je déplace sur toute la surface de l’image. La pièce renvoie tout autant à des oeuvres connues de l’histoire de l’art qu’à l’histoire du cinéma et à l’évolution des effets spéciaux notamment dans la création d’un arrière-plan. Il y a vraiment une simplicité revendiquée dans la mise en œuvre de l’animation afin de créer l’illusion que le mouvement est créé par un travelling de caméra.

Dans cette pièce aussi tu nous places entre deux éléments, celui d’une réalité géologique, pesante, qui a une présence physique très  forte et une dimension plus céleste…
Ce côté aérien fait perdre de la matérialité à tous ces matériaux à la physicalité très présente. C’est pour rappeler que quelques soient leur dureté et leur résistance, par un phénomène d’érosion, ils redeviendront finalement poussière. Tout est éphémère et participe à une remise en œuvre continuelle.

J’aime la propriété sculpturale des éléments qui, s’érigeant ou s’effondrant, sont toujours en mutation.

 

Neige sédimentielle, 2016 - Vidéo 1080P en boucle ©ADAGP - Nicolas Tourte / Galerie Laure Roynette
Neige sédimentielle, 2016 – Vidéo 1080P en boucle
©ADAGP – Nicolas Tourte / Galerie Laure Roynette

 

Ce retour à la poussière est visible dans la vidéo Neige sédimentielle ?
Rien n’indique qu’il s’agit de poussière… et je ne souhaite pas révéler la source de ces images qui peuvent provenir tout aussi bien d’une prise de vue naturelle, que générées par le moteur 3D d’un ordinateur très puissant avec un logiciel d’effets spéciaux comme il en est utilisé dans les studios hollywoodiens. La video évoque l’idée du dépôt et de la sédimentation qui, à terme, produit les strates géologiques. Elle parle des particules de sédiment mais aussi de cendre volcanique comme celle qui est à l’origine de l’enfouissement des villes.

Les chaises, comme ces particules, suspendues entre terre et ciel, sont-elles en proie à une forme de mutation ?
Le Couple de chaises fait partie d’une série d’objets augmentés, modifiés. Elles sont comme beaucoup de mes travaux polysémiques. Elles font références aux rotoreliefs par le façonnage des cônes, mais aussi à la balançoire de Fabrice Hyber. Comme pour les parapluies, il y a l’envie d’interagir avec des éléments communs que tout le monde puisse immédiatement identifier et a déjà manipulé. Par leur suspension, je leur donne aussi un élan performatif.

 

Couple de chaises, 2016 - Sculptures. Dimensions 2 x 40 cm / 72 cm / 47 cm ©ADAGP - Nicolas Tourte / Galerie Laure Roynette
Couple de chaises, 2016 – Sculptures. Dimensions 2 x 40 cm / 72 cm / 47 cm
©ADAGP – Nicolas Tourte / Galerie Laure Roynette

 

N’ont-elles pas aussi un caractère sexué ?
L’idée du genre est plus anecdotique mais on peut toutefois déterminer laquelle est mâle et l’autre femelle. On retrouve ce caractère sexué sur le visuel des deux lunes du carton d’invitation qui évoque les trompes de fallope et autres organes jumeaux. Je voulais que se retrouve par ces lunes l’idée d’influence et des cycles, ces liens entre les éléments naturels (vents, marées, phénomènes géologiques…) et célestes. Et rendre compte aussi de cette mécanique invisible qui crée les cycles auxquels nous sommes soumis.

N’exprimes-tu pas le désir que ces objets ou éléments échappent d’une certaine manière à ce qu’ils pourraient représenter ?
J’ai envie que ces objets, chaises, lunes, plaque d’égout…,  restent libres. Pour cela je les fais sortir du champ commun pour leur offrir une nouvelle existence et que chacun puisse avec eux se projeter dans une direction ou une autre.

(1) Pierre Lévy, Qu’est-ce que le virtuel ?,  éditions La Découverte Poche / Essais n°49, mars 1998.

 

 

Deux lunes, 2016 - Dispositif vidéo. Dimensions ø 100 cm ©ADAGP - Nicolas Tourte / Galerie Laure Roynette
Deux lunes, 2016 – Dispositif vidéo. Dimensions ø 100 cm
©ADAGP – Nicolas Tourte / Galerie Laure Roynette

 

Paysage, va et vient, 2016 - Vidéo 1080P en boucle ©ADAGP - Nicolas Tourte / Galerie Laure Roynette
Paysage, va et vient, 2016 – Vidéo 1080P en boucle
©ADAGP – Nicolas Tourte / Galerie Laure Roynette[sgmb id= »1″]